METSI SU

 « Hopelessly devoted to you. »

私の悪い性格

Docile semble être l’adjectif qui lui correspond le mieux. Il n’est pas dur d’obtenir d’elle ce que l’on souhaite, un semblant d’attention et la jeune femme s’attache aussitôt et vous donne toute sa confiance et son affection, que vous soyez honnête sur vos intentions ou non, elle n’en saura rien, bien trop naïve et aveuglée par sa recherche perpétuelle de chaleur humaine. À cela s’ajoute gentillesse et dévotion ainsi que fidélité, si vous la possédez, si elle vous appartient, elle sera vôtre même par-delà votre rejet, jusqu’à ce qu’un inconnu la récupère. Elle ne se considère pas importante, préférant tout donner et faire pour la personne à qui elle « appartient », véritable personne-objet, pantin, il est tout sauf impossible de la manipuler et d’en faire ce que l’on veut.
Psychologiquement instable, la jeune fille replonge dans ses anciens vices régulièrement, sous le contrôle de « voix » que seule elle peut entendre. Il lui arrive donc souvent de retourner et de chercher de la drogue, de se refaire mal ou de se donner à nombreux inconnus en échange d’argent, persuadée par ses colocataires d’esprit, qu’elle n’est faite que pour ça et qu’elle mérite ce qu’elle s’inflige.
Au-delà de tout cela, Su est quelqu’un de très doux et calme mais qui, surtout, est inoffensif. Elle ne cherchera jamais à blesser qui que ce soit, quitte à se sacrifier elle-même pour éviter de faire du mal.

 終わりの始まり

La date de naissance de Su reste très approximative et son début d'enfance floue. La jeune fille n'en a presque aucun souvenir, si ce n'est quelques flashs de temps à autres qu'elle pense créés de toute pièce par son imaginaire. Le début de ses nettes réminiscences commence à la mort mystérieuse de sa mère, car c'est à partir de là, que tout s'est enchaîné.
Dès la disparition de sa mère, son père ne cessa de l'accabler, lui disant que tout était sa faute. Selon lui, elle avait été la cause de leurs soucis d'argents, qu'elle n'aurait jamais dû exister, et donc, la jeune enfant tenta tout pour gagner l'affection, l'attention et la fierté de son géniteur.  
De ce fait, pour réparer ses "erreurs", son père commença à la prostituer dès ses 12ans, le début de sa puberté. L'amadouant peu à peu à coups de drogues et d'espérance. Si Su désirait obtenir la reconnaissance de son père et ces cachets dont elle était devenue accro, elle devait se plier à la moindre de ses exigences. Lui obéir. Obéir, tout simplement. Se laisser faire, faire ce que l'on attend d'elle. Se taire, crier, se soumettre, dominer, ne pas bouger, mener la danse.  
Elle n'était plus qu'une enveloppe charnelle dont la volonté était celle de ceux qui la louaient. Les mécanismes de son corps n'obéissaient plus aux règles naturelles. Plus de cycle, rien, comme si tout son appareil avait été bloqué par ce qu'elle vivait. Au fur et à mesure des années, elle oubliait peu à peu ce pourquoi elle faisait tout ça. C'était devenu machinal, un rythme auquel elle s'était pliée.
Si de temps à autres, il lui arrivait d'être lucide et de refuser quoi que ce soit, elle se retrouvait en leur compagnie, couverte de bleus. Ce ne fut cependant pas dans un éclair de lucidité qu'elle tua son paternel. À 17ans.
Alors qu'il posait ses mains sur son corps déshabillé, qu'il parcourait sa peau de ses doigts, elle commença à se débattre. D'habitude, il lui donnait quelques comprimés, en avance, mais là, rien. Il n'avait pas voulu. Tendue par le manque, elle le repoussa violemment et se précipita vers l'étagère où elle était censée en trouver, mais il l'attrapa par la taille et la plaqua au sol. Poussée par la rage, malgré le fait qu'elle soit légèrement sonnée, elle fit trembler le bureau de son père dans sa lutte d'où tomba un pot à crayons.
Et c'est là qu'elle l'aperçut. Cette paire de ciseaux. Elle se focalisa alors dessus, abandonnant son corps à son père, donnant toute sa force dans son bras pour l'atteindre. Et alors qu'il donna le dernier coup de hanche, elle le lui planta dans le cou.
Le coup porté ne fut pas assez puissant alors elle recommença à plusieurs reprises, sans tenir compte du fait qu'il la redressait et faisait tout pour la retenir, fatigué par l'acte. Elle réussit à le déséquilibrer et elle en profita pour le pousser violemment contre la fenêtre derrière lui, d'où il tomba, mort.
La jeune femme ne réalisa pas immédiatement. C'est en allant récupérer son dû qu'elle comprit ce qu'elle venait de faire. Elle se figea instantanément et, alors qu'elle entendait du bruit en bas de l'immeuble et de la cage d'escaliers, elle se précipita pour barricader la porte et récupérer les clés. Elle emporta tout ce qu'elle put en drogues et affaires, s'habilla et prit l'escalier de secours qui donnait sur le jardin arrière de l'immeuble.
Après avoir erré quelques jours, elle rencontra la chef d’un des trois clans qui se battait pour la domination de la ville et qui la prit sous son aile. Su fut une femme de ménage dévouée malgré ses nombreux écarts qui lui attirèrent de nombreux ennuis et lui firent retrouver son ancienne condition.
Au cours de cette période, Su se lia d'amitié avec de nombreuses personnes, parfois même, tomba amoureuse. Ces sentiments à sens unique la détruisirent si rapidement. L’espérance et tous les rêves, tout ce qu’elle s’était imaginé sombrèrent avec elle. Elle aurait tout donné pour lui, Yuji. Il avait été là pour elle, avait pris soin d’elle, l’avait tant aidée. Elle avait cru qu’elle allait enfin pouvoir goûter au bonheur, avec lui, mais rien.
Elle ne sortait plus de sa chambre, elle ne travaillait plus, ne pouvant faire le montre effort. Cette situation ne fit que les enflammer. Plus virulentes, elles ne tardèrent pas à la renvoyer chez elle, dans cet immeuble où elle avait grandi. Elle savait ce qu’elle y retrouverait là-bas : les comprimés qui lui feraient tout oublier. Il n’y avait plus qu’elles, eux et elle désormais.
Une fois dans son appartement, elle prit tout ce qu’elle put et resta dans son ancienne chambre, à tenter de ne plus se souvenir de son odeur, de sa voix, de son sourire. Elle perdit la notion du temps et de nombreux kilos et cheveux jusqu’à ce que quelqu’un la retrouve, quelqu’un qu’elle ne pensait pas revoir un jour.
Le bras droit de son père.
Le premier à l’avoir « goûtée », son « client » le plus fidèle et le plus doux.
Avec douceur, il la reprit, il la fit sienne de nouveau, le soir de leurs retrouvailles, sans qu’elle ne dise quoi que ce soit, appréciant presque de ressentir de nouveau cette chaleur contre elle. Il l’emmena chez lui et la nourrit à nouveau, lui redonnant des forces et elle, elle lui donna tout ce qu’il désirait, sentant une chaleur grandir au fond de son cœur. On reprenait soin d’elle, on lui donnait de l’affection et de la tendresse, alors elle se donna toute entière.
Plusieurs semaines passèrent, sans qu’elle ne sorte de la grande demeure de l’homme qui était devenu un des grands de la ville. Elle n’en ressentait ni le besoin, ni l’envie, on lui donnait tout ce dont elle avait besoin et elle recommençait à rêver. Il finit par la demander en mariage et elle accepta avant même qu’il ne finisse de faire sa demande, elle allait enfin vivre et réaliser tout ce qu’elle avait si ardemment souhaité.
Su était une femme parfaite et dévouée. Pour satisfaire son mari, elle faisait tout ce qui était en son pouvoir et tout ce qu’il lui demandait. Il lui arriva de se donner à ses amis ou à ses proches s’il lui assurait que ça le rendait fier et heureux. Et très vite, la situation dégénéra.
La guerre des clans au sein de la ville faisait toujours rage et ne manqua pas de déstabiliser les plus puissants. Son mari commençait à perdre de l’argent, même s’il n’y avait décemment pas de quoi s’inquiéter, cela le rendit fou. Il intensifia alors son trafic d’armes et de drogues et, petit à petit, celui d’humains, projetant sa femme sur le devant de la scène. Petit à petit il la drogua, ce ne fut guère difficile de la faire replonger étant donné qu’elle n’avait jamais été réellement sevrée et c’est ainsi qu’elle retrouva son activité de prostituée, « le meilleur coup de toute la ville », elle savait tout faire.
Un soir, elle devait recevoir son premier client. Elle attendait alors sagement sur le lit, comme à son habitude et, une fois qu’il entra, commença son cinéma habituel. Alors que d’habitude, les hommes et femmes démarraient au quart de tour, celui-là ne fit rien de ce à quoi elle pouvait s’attendre. Sans qu’elle ne puisse faire quoi que ce soit, il l’emmaillotta dans le drap de son lit et l’enleva.
Elle se débattit comme elle le put alors qu’il l’emmenait dans un motel à l’extérieur de la ville pour y rester de nombreux jours. Les premières journées furent terribles, elle ne savait pas à qui elle avait affaire, le manque se faisait sentir et elle voulait retrouver son mari. Petit à petit, son esprit devint de plus en plus clair et elle finit par le reconnaître, Yuji.
Complètement perdue et perturbée par toutes les informations qu’elle recevait, Su se contenta de se laisser faire, sans rien dire et finit par le suivre au Japon. Elle n’avait plus personne. Plus personne à part Yuji. Il était devenu le seul à la raccrocher à la réalité.