Ses doigts effleurèrent les nattes de paille parfaitement tissées du tatami. Le travail avait sans doute été fait à la main, vu le résultat plus qu'impeccable. Son regard se leva pour admirer la pièce dans laquelle il attendait. Celle-ci était en tout point pareil. Elle respirait l'élégance, ce qui reflétait d'autant plus l'indécence. Rien à voir avec les chambres miteuses des bas quartiers où il logeait. Un soupir passa ses lèvres. Que venait-il foutre ici? Clairement, il n'en savait rien. Il l'avait vu au loin une énième fois de plus. L'énième fois de trop sans doute. Et sa curiosité avait dessiné d'elle-même le chemin à emprunter.

Il ne saurait dire depuis quand exactement cette silhouette lui était devenue familière. Kizuki avait commencé à déambuler parmi les rues de la ville peu avant son entrée au collège, ses yeux innocents s'adaptant petit à petit à la cruauté des lieux. Au début, il n'allait pas bien loin, s'arrêtant souvent à Nakano. Puis il avait osé Meguro, Shinjuku et Shibuya, et par la suite, les zones où les Yakuza fourmillaient en nombre. Il n'était qu'un simple gamin à l'époque, mais pas un gamin stupide. Plusieurs fois il s'était fait approcher par des malfrats qui en avaient après l'argent. Argent qu'il leur donnait volontiers, sans opposer une quelconque résistance. Que pouvait-il contre eux? Rien. Et leur donner l'argent qu'il avait pour se payer ses repas était une maigre compensation comparée à toutes ces découvertes qui nourrissaient son avide curiosité.  

C'est dans cette routine qu'il était apparu pour la première fois. Il avait l'air un peu plus âgé que lui, mais ne saurait dire de combien d'années exactement. Il se souvenait qu'un élément à ce moment là l'avait choqué. Leur regard. Ils n'avaient pas le même. Celui de cet aîné incarnait la même candeur que sa petite sœur, alors que le sien renvoyait de plus en plus l'ombre atroce de la ville. Cet enfant ne devait certainement pas savoir ce qui l'attendait. Aina oui.

Durant toute sa période du lycée, il avait pris l'habitude de passer par là, l'observant toujours de loin, contemplant cette lumière d'enfant s'éteindre à petit feu dans les yeux du jeune garçon qui devenait jeune homme en même temps que lui. Pour survivre, il n'y avait d'autres choix. Mais en le voyant ainsi, il avait eu peur, pour sa petite sœur. Peur qu'elle emprunte un jour cette voie. Peur qu'elle ne soit plus ce petit cocon d'innocence qu'elle représentait pour lui.

Cet autre garçon l'avait remarqué, il le savait. Et pourtant, aucun des deux n'avait jamais esquissé un premier pas vers l'autre.

Après l'incident où il perdit la vue de son œil gauche, entraînant la fuite de sa mère et de sa sœur hors de Tokyo, il avait arrêté de venir. Ce jeune apprenti Geisha avait été un aperçu du futur de sa petite sœur. Futur qui avait été désormais évité. Il n'avait donc plus trouvé cela utile de l'observer.

Il s'était déjà demandé un jour ce qu'il devenait, mais sa question avait très vite été envoyée valser au loin par la quantité d'alcool présente dans son esprit. La réponse, il s'en doutait déjà, et le savoir ne lui servirait vraiment pas à grand-chose. La gorgée suivante avait donc clos ce débat à peine avait-il vu le jour.

Et pourtant, voilà qu'il était, 5 ans plus tard, à l'attendre gentiment, l’œil fixés sur l'étang du jardin. Il avait été jusqu'à donner une fausse identité pour entrer et le demander, jetant donc en l'air un moyen de se sortir d'une quelconque affaire dangereuse. Il y avait de cela quelques semaines, il avait fait faire une fausse carte d'identité, du nom de Fujiwara Aina. C'était le nom de famille du patron du bar où il travaillait, et il le savait plus ou moins important dans l'une des familles Yakuza. Inventer un lien de sang de style cousin était simple, tout comme prétexter une certaine mission qu'il lui aurait confiée. Le truc chiant dans l'histoire, c'est lorsqu'ils auront découvert le pot aux roses, et que tout ça reviendrait aux oreilles de son supérieur. Et il venait de se mettre dans de beaux draps, non pas pour se sortir d'affaire, mais juste pour assouvir sa putain de curiosité à la con. Les élans de stupidité dont il pouvait faire preuve parfois l'étonneraient toujours. Heureusement que ce jour-là, il portait un costar qui n'avait rien à envier aux autres. Il avait mis des mois à cotiser pour se le payer. Comme quoi, ça lui était bien utile au final.

La porte s'ouvrit pour laisser place au jeune homme à qui il avait fait appel. La surprise le prit une demi-seconde bien qu'elle n'ait pas tissé ses traits sur le visage de Kizuki. Il ne l'avait jamais vu d'aussi près. Il avait grandi. Et ce regard faisait désormais partie intégrante du décor que reflétait Tokyo. Il ne saurait dire si toute innocence avait déserté ce corps frêle, mais si résidu il restait, il n'en était pas moins entaché.

- C'est avec moi que tu vas passer l'après-midi. Fujiwara Aina. Enchanté.

Pas une seule fois il n'avait quitté ses yeux. S'attendait-il à sa venue, ou était-il tout simplement trop bousculé pour réagir. Lui-même ne saurait le dire. Jamais il n'aurait prévu venir ici.

D'un signe de tête, il l'invita à s'asseoir près de lui.

« Excusez-moi, comment voulez-vous que je vous appelle ? »

Aina tiqua. Il y avait beaucoup trop de manières et de conduites à respecter et rien n'était fait dans le naturel. Tous ses gestes exhalaient la comédie, témoignant cependant des nombreuses années que le jeune homme avait passées à apprendre la manière et peaufiner sa posture. Il ne pourrait jamais s'y faire. C'était trop fin. C'était trop… Hypocrite. Voilà le mot.

- Aina.

Il aurait pu forcer sur son pseudo statut de Yakuza inventé sur le tas et jouir de cette autorité, mais l'idée ne l'amusait pas plus que ça. Même s'il revêtait l'identité de mafieux pour le moment, il comptait bien rester lui-même. Les bonnes conduites et faux sourires le rendaient autant malade qu'ils le faisaient jubiler intérieurement. Tout cela faisait partie de rituels insérés au plus profond de la société, et les services, quels qu'ils soient, se différenciaient par ce côté délicat. Être un déchet distingué vous donnait de la valeur désormais.

Kizuki n'avait aucune intention de rentrer dans ces normes.

Il n'avait pas encore touché à la tasse de thé qu'il lui avait servi. Contrairement aux idées que l'on pouvait se faire vis-à-vis de son comportement, il avait comme qui dirait une langue de chat. Autrement dit, il ne supportait pas les boissons et nourritures trop chaudes. Pourtant, il ne s'en formalisa pas. Son face à face ne pouvait le savoir. Personne ne le savait au final, outre sa petite sœur.

« Je suis dans la capacité de vous offrir d’autres services, autre que ma bonne compagnie, comme des relations sexuelles. Il vous faudra cependant payer pour ces services supplémentaires. »

Aina arqua un sourcil.

- Alors comme ça, tu me proposes une relation avant même que l'on fasse connaissance. Tu ne sauterais pas un peu les étapes dis moi?

Amusé, un doux sourire étira légèrement ses lèvres. Ils ne s'étaient jamais parlé et n'avaient rien en commun, pourtant il était là, dans une situation plus que cocasse. En à peine l'espace de 5 minutes il avait déjà eu la possibilité de se trouver un vide-couille du jour. Ce vide-couille du jour étant bien sûr le gamin qu'il avait vu autrefois, si pur. Il ne s'était pas attendu à grand-chose de ce début de rencontre. A vraie dire, ce jeune homme avait été éduqué dans un unique but précis : satisfaire son client, peu importe ses propres sentiments.

Il s'était aperçu du regard insistant qu'il posait sur son visage et apparemment, son vis-à-vis n'avait pas une aussi bonne mémoire que lui. Son cerveau devait tenter tant bien que mal de remettre les éléments en place. Était-il songeur au point de ne plus pouvoir quitter sa bouille des yeux?

Kizuki sortit une liasse de billet et la posa sur la table, juste à côté de sa tasse de thé fumante. Il y avait bien plus que nécessaire. Avec ça, il aurait pu vivre aisément un sacré bout de temps, refaire sa garde robe, manger à s'en faire exploser le bide et même se louer un chouette appartement dans les beaux quartiers. Une situation qui en aurait fait rêver plus d'un de ses voisins, mais tout ça, ce n'était pas lui. Il n'avait aucunement l'intention de vivre une vie de riche, ni même aisée. Non. La vie qu'il menait lui suffisait parfaitement. De temps en temps, il arrivait à se faire pas mal d'argent au poker lorsqu'il passait ses soirées au LucidDream. Autant dépouiller tous ces trafiquants avait été un vrai régal, autant dépenser l'argent s'avérait être un vrai calvaire. Mais en général, il ne gardait pas une telle somme plus de deux jours. C'était une chance de plus que l'une de ces soirées avait été la veille.

Sans prévenir, le jeune borgne renversa la geisha pour se placer au dessus de lui, les jambes à l'intérieur des siennes. Son corps ne fit cependant qu'effleurer celui, frêle, de son aîné et un sourire plus qu'enjôleur ornait dorénavant ses lèvres. Doucement, sa main vint écarter l'une des cuisses, dévoilant au passage une partie de cette peau laiteuse que le vêtement avait désertée.

- Et avec ce que j'ai ramené, de quoi es-tu donc capable? Souffla-t-il dans l'oreille offerte.

Ses doigts se mirent à caresser délicatement la jambe du jeune homme, alors qu'il se permettait un coup de langue sur le lobe à portée. Il pouvait sentir cette supériorité qu'il avait par rapport à lui. Il n'était pas riche et frôlait plusieurs fois la mort, tant par la faim que par les situations périlleuses dans lesquelles il mettait les pieds. Mais il était libre. La petite cage dorée n'avait jamais réussi à lui dévorer les ailes.

Aina se redressa, stoppant ainsi tout contact et ancra son regard dans le sien.

- Tu es devenu bien plus beau qu'il y a 5 ans.

Et bien plus empoisonné par Tokyo.

- Ce que l'on va faire aujourd'hui… C'est encore secret. Yoshimaru m'a confié une mission, et il est hors de question que d'autres que toi en est la connaissance.

Il ne faisait pas confiance en ces murs. Ils étaient différents. Totalement différents de ceux qu'ils fréquentaient. Et l'impression d'être sur une scène de théâtre ne l'avait pas quitté depuis qu'il y était entré.

- D'ailleurs, il faudrait que tu t'habilles un peu différemment si tu veux bien. Quelque chose de plus léger et moins criard.

Kizuki se rassit à sa place et lui tendit le verre de thé qu'il lui avait servi. Peut-être était-il empoisonné. Peut-être pas. Mais il fallait toujours être précautionneux dans la vie!

- Bonne compagnie tu me disais hein, alors prouve le. Si tu veux cet argent, divertis moi.

L'étudiant était d'humeur taquine aujourd'hui.

- Et quand je dis divertis moi, c'est TOI divertis moi. Je ne t'ai pas sollicité toi en particulier pour recevoir le même service que si j'avais demandé n'importe qui.

Il était déjà allé dans un bar à hôtesse, avait déjà essayé les maisons closes, et même les geisha. Il avait toujours adoré observer ce film que lui projetait la ville et s'était demandé ce que cela ferait d'en être acteur. Il pouvait maintenant dire qu'il n'y avait trouvé aucun plaisir supplémentaire, alors dépenser pour ce genre de services, il n'y voyait pas l'intérêt. Avoir une relation sexuelle avec quelqu'un qui le désirait vraiment et non payée pour le faire était largement plus plaisant. S'il était ici, c'était pour une tout autre chose. Il recherchait du vrai et de la singularité dans ce magnifique oiseau en cage. Avec cet argent, il pouvait l'observer et jouer avec comme bon lui semblait. Il voulait découvrir les vraies réactions de ce petit animal.

Sa main vint ébouriffer les mèches blondes du jeune homme, envoyant valdinguer l'une des broches qui les retenaient.

- Montre moi qui tu es.

Après lui avoir ébouriffé les cheveux, il attendit sa réaction. Réaction qui ne vint pas. Oh bah, apparemment, le jeune Geisha boudait? C'était pourtant bien lui qui, avant même d'amorcer un semblant de conversation s'était vendu comme un bout de viande. Et puis, s'il ne faisait pas ça pour l'argent, pourquoi proposer des services supplémentaires accessibles par l'argent? Une Geisha ne faisait rien gratuitement.

Aina soupira intérieurement. Son vis-à-vis se pensait encore dans l'ancien temps, trop plongé dans les chimères d'un passé qu'ils n'avaient pas connu. Aujourd'hui, les Geisha n'avaient que le nom et les manières de celles d'antan. Celles-ci avaient été certes toutes aussi fausses, mais avaient été gracieuses, raffinées et se distinguaient de par leurs aptitudes à la danse, à la musique et de bien d'autres choses autres que celle d'écarter les cuisses. Il fallait bien se rendre à l'évidence. Dorénavant, les Yakuza ne venaient auprès des Geisha uniquement pour démontrer leur supériorité. Autant au niveau du pouvoir qu'au niveau financier. Il y avait des rites, et elles étaient plus distinguées que les prostituées des bas quartiers, mais le résultat était bien souvent le même  : avoir des rapports sexuels.

- Coucher avec une Geisha est censé être quelque chose de beau, de privilégié. Tu t'es démerdé pour en arriver où tu es, alors mets un peu de valeur en ta personne.

A ce moment, il ne parlait plus au jeune Geisha mais au jeune homme qu'il avait vu grandir. Dès la première fois que son regard avait croisé le sien, il avait su ce qui l'attendait. Encore maintenant, il reflétait ce futur qui n'était plus pour sa sœur sur ce visage, et l'idée qu'elle aurait pu dire ces paroles le dégouta.

Kizuki lui sourit doucement, tentant d'être un brin rassurant. Il ne tenait pas à lui faire peur plus qu'il ne lui avait déjà fait. Passer l'après-midi avec quelqu'un qui le craignait et/ou ne souhaitait pas être en sa compagnie aurait été un vrai calvaire. Jamais il n'avait forcé quelqu'un, et jamais il ne le ferait.

- Si on doit avoir des rapports charnels toi et moi, ce sera parce que tu l'auras désiré. Je payerai la somme convenue bien sûr, mais le faire avait quelqu'un qui n'en a pas l'envie ne me tente pas.

Quelque part, il avait été satisfait de la réaction du jeune homme. Il avait pu voir que ce dernier avait un certain problème de supériorité, tout comme lui en fait.

- Je prévois de nous emmener dans un endroit où deux gamins comme toi et moi auraient dû aller. Où on va, tu le découvriras une fois sur place.

Aina n'avait pas l'habitude de s'expliquer beaucoup. En général, il disait, ça plaisait, tant mieux, ça ne plaisait pas, et bien il partait de lui-même. Il savait que tout le monde ne pouvait pas s'entendre ou s'accepter. Il ne se prenait pas la tête et ne forçait pas. Autant dire que là, il était au maximum.

- C'est à toi de décider si tu souhaites me suivre ou pas. Je peux partir aussi et redevenir ce souvenir que plus jamais tu ne croiseras. C'est toi qui vois. Kiyoshi, c'est ça?

" J'espère quand même et malgré ça apprendre à vous connaître, Aina-kun."

- Je ne serais pas là si ce n'était pas réciproque.

Ca avait été dit du tac au tac. Kizuki perdait quelque peu patience, même si rien ne le trahissait sur son visage. Il était tenté de partir et le laisser là. Rester ce souvenir qu'il enverrait balader au loin sans plus jamais se retourner une seule fois. Il en était capable, ce n'était pas bien difficile. Kiyoshi n'était qu'une Geisha. Que lui apportait-il? Pour le moment, rien, à part une vive curiosité, une envie qu'il ne comprenait pas de le connaître un peu plus. De parler au vrai derrière ce visage, et non au métier qu'il incarnait.

Il soupira intérieurement alors que son regard se posait sur les habits qu'il portait. C'était joli oui, mais ce n'était que parure, une manière de s'adapter au monde tout en renvoyant une image de soi. Juste une image. Et pas la vraie personne. L'étudiant se pinça distraitement la lèvre. Il avait décidé de cacher son iris blanc par un bandeau ou un cache œil, selon ses envies, alors, d'une certaine manière, il faisait la même chose que son vis-à-vis. Sa sœur avait trouvé cette caractéristique chez lui attrayante alors que d'autres en ressentaient un certain malaise. Il ne voulait pas se démarquer de la masse. Il voulait être lui, mais en aucun cas attirer les regards et attentions. Cacher cet œil aveugle avait donc été sa décision. De même que pour ses habits, même lorsqu'il avait l'occasion de mettre un peu le prix, il choisissait toujours quelque chose de simple. Simple, mais classe, de sorte à passer inaperçu et se sentir bien en même temps.

S'accoudant sur la table, il posa son menton dans la paume de sa main et fixa le jeune homme.

- Comment t'habiller, c'est plus pour toi que pour moi en fait. Tu risquerais d’abîmer tes tenues et de ne pas pouvoir bouger comme tu le souhaites.

Aina détourna le regard.

- A Akihabara. Dans un game center. C'était censé être une surprise.

Se grattant nerveusement l'arrière de la tête, il ne pouvait s'empêcher d'être gêné. Décidément, il ne savait pas comment s'y prendre, il n'avait vraiment pas l'habitude. Cette impression de devoir se dévoiler, d'expliquer ce qu'il avait en tête, de se montrer lui tout simplement lui arrachait toujours une douleur dans la poitrine. Il n'avait jamais compris pourquoi, mais dès qu'il ouvrait la bouche et parlait de lui et ses intentions, il finissait par ressentir un imposant malaise. Cette sensation avait commencé dès ses 6 ans, et il avait dès lors décidé de se renfermer sur soi.

- J'adorais y aller quand j'étais gosse, et j'me suis toujours demandé si tu connaissais. C'est peut-être pas un endroit où il est approprié d'emmener une Geisha, alors je comprendrais si tu refuses.

Kizuki voulait partir. Partir plutôt qu'en dire plus. Sa curiosité ne valait pas sa peine. Il n'était pas du genre à parler, et il avait appris à s'apprécier de la sorte. Il avait survécu en partie grâce à ce mutisme dans lequel il s'était enfoui et ne souhaitait en sortir. Pas par peur, mais par désir. Il se plaisait dans ce cocon. Oui, aussi bizarre qu'il y paraissait, sa vie lui plaisait sérieusement. Il n'avait donc pas besoin de changer.

Pourtant il était toujours là.

- Te force pas.